
Tom McMinigal
Advisor
Après des années de réduction constante, les progrès faits en France sur le chômage des jeunes sont à nouveau menacés, cette fois par la pandémie de Covid-19.
Si le nombre de jeunes qui travaillent, étudient ou suivent une formation est plus élevé aujourd’hui qu’avant le début de la pandémie, il y a de bonnes raisons d’être prudent : suite à la crise financière de 2007-2008, le chômage des jeunes n’avait atteint son point culminant qu’en 2015.
C’est dans ce contexte que le gouvernement français a mis l’emploi des jeunes au cœur de son plan de relance et a notamment alloué des fonds importants au renforcement des programmes d’insertion professionnelle.
Bien que ces programmes se présentent sous différentes formes, la plupart mettent les jeunes en relation avec un conseiller, qui les aide à rechercher des opportunités de formation ou d’emploi. Nombre d’entre eux leur donnent également accès à des ateliers pour améliorer leurs compétences professionnelles.
Dans certains cas, les résultats produits par ces accompagnements sont frappants. Une évaluation récente de l’initiative américaine Year Up, qui offre une formation à temps plein de douze mois à des jeunes issus de milieux défavorisés, a montré que les participants gagnent 30 à 40 % de plus que leurs homologues cinq ans après avoir quitté le programme.
En France, le succès de la Garantie Jeunes, un programme de soutien intensif d’une durée d’un an, a conduit le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse à demander la généralisation du programme à tous les jeunes en difficulté financière.
Mais ces résultats sont l’exception plutôt que la règle : les méta-évaluations ont montré qu’en moyenne, les programmes d’aide aux jeunes ont un faible impact sur l’emploi par rapport à leur coût.
Qu’est-ce qui distingue donc un programme efficace d’un programme aux effets limités ?
L’une des réponses est la façon dont ils sont administrés sur le terrain. Des recherches menées par le BIT ont montré par exemple que la qualité des interactions quotidiennes entre les demandeurs d’emploi et les services qui les accompagnent peut avoir un impact significatif sur l’engagement dans la recherche d’emploi et le taux de retour à l’emploi.
Depuis janvier 2020, nous travaillons avec la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP), la Mission Locale de Paris, la Mission Locale d’Ivry-Vitry, et le Ministère du Travail sur un projet visant justement à identifier des moyens pour que les jeunes tirent le meilleur parti de l’accompagnement des missions locales.
Chaque année, 440 Missions Locales accompagne 1,3 million de jeunes dans leur recherche de formation et d’emploi. Au printemps 2021, nous piloterons un nouvel outil numérique avec la Mission Locale de Paris.
Cet outil – Mon Parcours Pro – vise à aider les jeunes à prioriser leurs activités, à rester motivés dans leur recherche d’emploi et à maintenir un dialogue régulier avec leur conseiller.
Mon Parcours Pro est le résultat de huit mois de recherche menée avec la DITP sur les raisons pour lesquelles les jeunes abandonnent parfois les programmes d’insertion professionnelle (les conclusions de ces recherches sont résumées ici).
Il s’agit d’une application web qui accompagnera les jeunes du début de leur parcours avec la Mission Locale jusqu’à leur entrée en formation ou en emploi.
Si l’outil comporte de nombreuses fonctionnalités, l’application s’articule autour de trois leviers comportementaux clés, qui, selon nous, pourraient avoir des implications plus larges pour la conception de programmes de lutte contre le chômage des jeunes :
Nous allons piloter Mon Parcours Pro au printemps et nous espérons partager nos conclusions à l’automne.
Le rapport de diagnostic de ce projet est disponible sur le site de la DITP, ici. Si vous souhaitez discuter davantage de ce travail, veuillez contacter [email protected] pour plus d’informations.
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