
Leonie Nicks
Head of Crime, Security & Justice
Ce rapport présente les résultats d’un programme de recherche sur les obstacles auxquels se heurtent les femmes occupant des emplois faiblement rémunérés et peu qualifiés en France, ainsi que des solutions potentielles. L’étude, menée par le Behavioural Insights Team (BIT), fait partie d’un programme de recherche mondial portant sur la France, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud. Notre travail en France a inclus une analyse de la littérature existante, une enquête auprès de 2 022 travailleurs faiblement rémunérés, 6 entretiens approfondis avec des femmes faiblement rémunérées et un atelier de co-conception réunissant des employeurs, des services d’accompagnement vers l’emploi, et des organisations caritatives.
Nous résumons ci-dessous les obstacles identifiés, ainsi que les interventions les plus prometteuses.
Les trajets : des trajets longs et/ou coûteux sont l’obstacle le plus souvent cité par les femmes faiblement rémunérées que nous avons interrogées. Les femmes peuvent préférer des postes avec un trajet domicile-travail plus court à des postes mieux rémunérés, et ce afin d’être plus proches de leur domicile pour assumer leurs responsabilités domestiques. Elles sont également plus susceptibles de rencontrer des problèmes de sécurité lors de leurs déplacements.
Flexibilité et prévisibilité : les modalités de travail flexible sont particulièrement importantes pour les femmes, qui portent une part importante des charges domestiques telles que la garde des enfants ou les tâches ménagères. Pour les femmes faiblement rémunérées qui ne peuvent souvent pas recourir à des services de garde, ménage, etc. cette charge peut s’avérer particulièrement lourde. La prévisibilité des horaires est par ailleurs souvent négligée dans les débats : les femmes interrogées étaient pourtant beaucoup plus susceptibles que les hommes de dire que des horaires imprévisibles les empêcheraient d’accepter un nouveau poste, même s’il était mieux rémunéré.
La sécurité : le harcèlement et les stéréotypes dans certains environnements dominés par les hommes peuvent isoler les femmes et constituer un obstacle à leur progression. Les femmes faiblement rémunérées que nous avons interrogées étaient plus susceptibles que les hommes de dire qu’un environnement de travail peu sûr les empêcherait d’accepter un nouveau poste, même mieux rémunéré.
La sécurité de l’emploi : en France, 1 salarié sur 4 (26,6 %) connaît des parcours professionnels « précaires », caractérisés par des changements fréquents d’emploi, des périodes d’inactivité et de chômage. Le travail intérimaire peut signifier que les travailleurs sont déconnectés de l’entreprise pour laquelle ils travaillent et ont donc moins de possibilités de progression.
Les processus organisationnels : les pratiques de recrutement et de progression peuvent involontairement offrir de plus grandes opportunités aux hommes qu’aux femmes.
Le stress financier : les femmes occupant des postes faiblement rémunérés doivent gérer un stress financier qui les empêche de progresser. Leur travail est par ailleurs souvent associé à des horaires irréguliers, qui équivaut à un salaire irrégulier. Pour les femmes que nous avons interrogées, la réduction du stress lié aux finances est le facteur le plus important qui, selon elles, les aiderait à mieux se préparer à une progression au travail, et ce beaucoup plus que pour les hommes interrogés.
Les compétences : les preuves de l’efficacité de la formation sur la progression sont mitigées, mais les femmes faiblement rémunérées que nous avons interrogées ont exprimé le souhait d’une formation plus technique.
Les responsabilités domestiques : en France, les femmes consacrent chaque jour 1,5 heure de plus au travail non rémunéré que les hommes. La naissance d’un enfant accroît encore l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes.
Nous nous réjouissons de pouvoir collaborer avec des employeurs et organismes de recherche pour :
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Senior Policy Advisor to the Chief of Innovation and Partnerships
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