Naila Ebeid
Associate Advisor
Sur la période 2021-2022, en France, moins de 50% des femmes éligibles au programme de dépistage organisé du cancer du sein y ont participé. À titre de comparaison, elles étaient 65% au Royaume-Uni.
Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein invite les femmes âgées entre 50 et 74 ans à se faire dépister tous les deux ans.
Nous avons, en collaboration avec la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP), le Ministère de la Santé et de la Prévention, et de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM), mené une étude afin de mieux comprendre les freins à la participation des femmes au dépistage organisé.
Nous avons conduit une enquête en ligne auprès de 2394 femmes et animé des groupes de discussion avec 25 femmes. Nous présentons ici quelques-uns des enseignements clés.
1) Les femmes ont peur de se faire dépister
Près de la moitié des femmes interrogées ont déclaré se sentir angoissées à l’idée de se faire dépister, faisant de la peur une des raisons principales pour laquelle elles ne se font pas dépister. À l’origine de cette peur : d’une part, la perception que le dépistage révèlerait la maladie plutôt que la préviendrait ; d’autre part, une peur de la procédure elle-même, souvent perçue comme douloureuse et désagréable.
2) Les femmes sous-estiment l’efficacité du dépistage
Seulement deux tiers des participantes pensent que le dépistage permet d’augmenter largement les chances de détection d’un cancer à un stade précoce. Celles ne se faisant pas dépister régulièrement sont encore plus pessimistes sur l’efficacité du dépistage.
Autre résultat intéressant : la majorité sous-estime les chances de guérir si un cancer est détecté tôt, et surestime les chances de guérir lorsqu’il est détecté tard. L’impact d’un dépistage précoce sur les perspectives de guérison est donc remis en cause.
3) L’intention de se faire dépister est généralement élevée, mais le passage à l’action est repoussé
90% des femmes déclarent avoir l’intention de se faire dépister la prochaine fois qu’elles recevront une invitation à le faire. Pourtant, pour 40% des femmes, la procrastination, l’oubli et la perception d’un manque de temps seraient des freins à la réalisation de ce dépistage, suggérant un problème dit de « passage à l’action ».
1) Encourager l’implication du cercle social
Encourager les amis et la famille proche à participer activement aux discussions et aux rendez-vous de dépistage peut être un levier particulièrement prometteur. Des interventions visant à promouvoir l’implication et le soutien des partenaires des femmes concernées ont par exemple permis d’augmenter le taux de dépistage du cancer du sein aux États-Unis.
2) Éviter l’alarmisme : mettre en avant les avantages
Au lieu de se concentrer sur les risques et la maladie, il est important de mettre en avant les bénéfices du dépistage précoce. Informer les femmes sur l’efficacité du dépistage, en soulignant son impact positif sur les chances de survie, peut aider à dissiper le scepticisme et à susciter l’engagement.
3) Simplifier le passage à l’action
Faciliter les démarches est clé pour inciter les femmes déjà convaincues à passer à l’action. Des outils d’aide à la réservation en ligne ou des rappels automatisés sont autant de solutions qui pourraient simplifier le parcours de dépistage.
Ces approches outils pourraient être intégrés dans un outil numérique simplifiant l’accès aux démarches de santé – et pourquoi pas à un chatbot qui pourrait identifier les obstacles majeurs qu’une femme est à même de rencontrer et fournir des conseils et informations personnalisés pour les surmonter.
Si vous souhaitez tester certaines de ces pistes de solution avec nous, n’hésitez pas à nous contacter !
Suivez ce lien pour consulter le rapport complet sur le site de la DITP.
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