En 2021, l’Office français de la biodiversité (OFB) estimait que 85% du territoire métropolitain était exposé à de forts niveaux de pollution lumineuse, principalement générés par les éclairages artificiels la nuit.
Or, la pollution lumineuse engendre de nombreuses conséquences sur la biodiversité, perturbant les habitats et les cycles de vie des espèces en influençant leur reproduction, leur alimentation et leurs migrations.
Bien que les professionnels soient tenus, depuis 2013, d’éteindre certains éclairages nocturnes tels que les vitrines de commerces, les bureaux et les enseignes, des pratiques d’éclairage nocturne persistent dans le secteur commercial.
Afin de mieux comprendre les barrières d’ordre comportemental (psychologiques, motivationnels, décisionnels) ainsi que structurelles à l’extinction nocturne des commerces, nous avons mené une recherche de terrain auprès de représentants de collectivités, d’experts, et de commerçants, à Paris, la Souterraine (Creuse) et Lyon. Nous avons notamment observé les éclairages nocturnes de plus de 200 commerces et réalisé des entretiens avec plus de 80 commerçants.
Plusieurs freins limitent l’adhésion à la réglementation autour de l’éclairage nocturne :
- Un manque de connaissance que des règles existent
- Une complexité des règles, qui varient par type d’éclairage, type de local et aux horaires d’extinction variables en fonction des usages
- Une perception, pour certains commerçants, que l’éclairage nocturne contribue à la visibilité et l’image de leur commerce, et qu’elle revet donc des enjeux commerciaux et stratégiques
- Pour certain, l’éclairage nocturne rassure face à des inquiétudes d’incivilité et de vols qui pourraient toucher leurs commerces la nuit
Face à ces difficultés et afin de concevoir des solutions adaptées pour modifier les pratiques des commerçants, nous avons identifié plusieurs pistes de solutions prometteuses :
- D’abord, une simplification de la réglementation pour faciliter sa prise en charge et son application par les collectivités territoriales et sa compréhension par les commerçants concernés ;
- Un effort de communication : de nombreux commerçants ne sont pas conscients de la réglementation en vigueur, et les collectivités mêmes semblent parfois avoir des réticences à aborder ce sujet avec les commerçants de leur territoire ; et
- Travailler avec les commerçants pour rendre le changement aussi facile que possible : par le biais d’un retour d’information personnalisé, d’outils et d’accompagnements dédiés
- S’appuyer sur le besoin de reconnaissance et la réputation positive des commerces (notamment en tant qu’acteur “vert”) pour promouvoir le changement.
Ces pistes ont été compilées, avec un guide méthodologique, dans un guide pratique à destination des acteurs désireux d’agir sur l’éclairage nocturne des commerces.
Téléchargez le rapport sur le site de la DITP
