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Violences conjugales: un outil pour augmenter le nombre de repérages de 76%

Blog 25th Nov 2022

Les viols et violences conjugales représentent un risque plus grand pour la santé des femmes que le cancer, les accidents de la route, et le paludisme réunis. Pourtant les médecins ont du mal à aborder ce sujet en consultation. Comment peut-on les encourager à changer leurs pratiques pour favoriser le repérage des femmes victimes de violences ? 

Les médecins: des interlocuteurs privilégiés pour les femmes

En 2020, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une recommandation pour encourager les médecins généralistes à interroger de manière systématique les nouvelles patientes pour savoir si elles subissent des violences. En effet, les femmes sont plus enclines à révéler des situations de violences si le sujet est abordé par leur médecin#, mais seule une minorité de médecins interrogent 

leurs patientes. Nous avons donc été sollicités par la HAS pour proposer des solutions à ce défi et pour encourager les médecins à changer leurs pratiques.

Des outils d’aide au repérage pour motiver et accompagner les médecins

Le BIT, la Has et la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP) ont développé deux solutions pour mieux informer et outiller les médecins : un outil d’aide au repérage et un questionnaire destiné aux patientes. 

Un résumé simple, attrayant et actionnable

Nous avons résumé près de 200 pages d’informations issues des recommandations de la HAS en une seule page qui répond aux questions que les médecins se posent, à savoir : 

1. Pourquoi dépister ?  Cette partie contient des chiffres pertinents pour le médecin et permet de corriger les idées reçues sur la faible prévalence des violences conjugales ;

 

 

 

 

 

2. Quand et comment dépister ? Cette partie contient des exemples de questions à poser et rassure les médecins sur le fait que le repérage est vu comme acceptable et même désirable par la majorité des femmes ;

3. Que faire en cas de violences et quel accompagnement proposer ? Cette partie résume clairement comment le médecin doit réagir et à quels spécialistes il peut référer la patiente

Cliquez ici pour télécharger le résumé. 

Un questionnaire pour normaliser ce sujet

La patiente peut remplir le questionnaire avant la consultation et le rendre à son médecin qui peut ainsi identifier rapidement s’il doit approfondir ce sujet, ou pas. Il contient un résumé des numéros d’urgence et d’écoute pour les femmes victimes. 

Cliquez ici pour télécharger le questionnaire.

Le nombre de repérages réalisés augmente de 76% grâce aux solutions 

Pour réaliser cette étude, nous avons recruté 1153 médecins généralistes par le biais d’une campagne d’emailing envoyée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. 

Cet échantillon important nous a permis d’évaluer les solutions de manière rigoureuse grâce à un essai randomisé contrôlé. La moitié des médecins participant à l’étude ont reçu nos solutions alors que l’autre moitié n’a rien reçu (le groupe contrôle).

Nos analyses statistiques montrent que les solutions envoyées aux médecins ont fonctionné et qu’elles augmentent le nombre de repérages réalisés de 76%. Cela signifie que les médecins ayant reçu les solutions questionnent deux femmes de plus par semaine (soit 4,4 patientes en moyenne contre 2,5 patientes pour les médecins du groupe contrôle). 

Une pratique qui n’est pas encore une habitude

Cette augmentation est importante et encourageante mais les résultats montrent que les médecins n’interrogent qu’une minorité de patientes à propos des violences conjugales# et que le repérage n’est donc pas systématique. Il reste encore de nombreux freins à lever pour faire du repérage un automatisme et une habitude, y compris parmi les patientes déjà reçues en consultation (et pas seulement chez les nouvelles patientes). 

Suite au succès de l’expérimentation, la HAS a collaboré avec la CNAM pour envoyer cet outil à tous les médecins généralistes de France. Nous espérons que ce repérage permettra de lever le tabou autour des violences conjugales et de permettre aux femmes d’obtenir un accompagnement adapté pour mettre fin à ces violences. 

Pour en savoir plus sur les résultats de l’expérimentation et ce qui a marché (ou non), téléchargez le rapport d’évaluation sur le site de la DITP ou contactez-nous!

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